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  • Crédit: Revo

Sebastian Copeland : Destiné à sauver la planète

Sebastian Copeland, un Britannique de 47 ans, a tourné le dos à une lucrative carrière de photographe de mode à Hollywood pour mettre son talent au profit de la planète. En mai 2010, il a traversé avec Eric McNair-Landry les 2 300 kilomètres du Groenland en ski et kitesurf. En novembre prochain, il rejoindra les deux bouts de l’Antarctique (3 700 km) en 85 jours. Sa passion pour les pôles transparaît dans son film Into the Cold et ses livres (son dernier Antartica : The Global Warning est d’ailleurs préfacé par Léonardo DiCaprio). Depuis cette année, il est l’un des ambassadeurs de la compagnie de lunettes Revo. Rencontre avec un passionné de l’aventure.

Comment vous décririez-vous?
Je suis un environnementaliste et un photographe. Je suis devenu un aventurier des régions polaires parce que c’est une source d’adrénaline incroyable et aussi parce que c’est un endroit unique et incroyable à photographier. Peu de personnes ont visité ces régions, lesquelles représentent bien les changements climatiques que nous pouvons observer de nos jours.

 

Étant donné que vous étiez bien positionnés à Hollywood, est-ce que la décision de tout laisser tomber et devenir photographe environnementaliste a été difficile à prendre?
En fait, plus je voyageais dans ces régions et que j’en parlais, plus les gens me demandaient pourquoi je n’étais justement pas photographe environnementaliste. D’un côté, je parlais de ces endroits magnifiques et de l’autre, je faisais des photos pour promouvoir la consommation de films. J’étais donc rendu à un dilemme moral et je me demandais ce que je devais faire à mon âge, pour me sentir bien pour les 20 années à venir et j’ai donc décidé de suivre cette voie.

 

A-t-il été difficile pour vous de devenir un véritable aventurier?
J’ai toujours fait du sport, mais comme « homme ordinaire », tout le monde peut faire les aventures que j’ai faites. Il suffit d’avoir l’engagement nécessaire pour aller au bout de ses rêves. Je dirais que 80 % des difficultés de ces aventures résident dans la tête et le 20 % restant consiste à aller au gym et à se préparer. Mais la partie la plus difficile est accessible à tout le monde. Ma force à moi est de pouvoir communiquer à travers mes photographies pour toucher l’émotion des gens. Pour le reste, je fais ce qui me passionne vraiment et le fait de pouvoir en rapporter quelque chose de tangible à partager rend ces aventures encore plus importantes pour moi.

 

Est-ce que vous trouvez que le message environnementaliste passe toujours aussi bien dans la société?
C’est vraiment cela le défi. Premièrement, il y a encore une partie de la population qui ne croit toujours pas aux changements climatiques et qui semble vivre dans une tout autre réalité. Puis il y a la majorité qui est sympathique aux diverses causes et grâce à cette majorité, beaucoup de choses ont été faites ces cinq dernières années. Aujourd’hui, les gens sont beaucoup plus conscients qu’ils l’étaient auparavant et ils sont prêts à poser des gestes concrets. Il reste maintenant le plus dur : concrétiser ces gestes. Les habitudes de développement durable de notre société sont de faire ce qui est le plus facile et le plus rentable. Malheureusement, dans le cas des changements climatiques, cette équation ne s’applique pas tellement! Les résultats ne sont pas immédiats, ils demandent un certain effort et nos habitudes de vie n’ont jamais été orientées dans cette direction. Nous commençons à peine à entrevoir un monde où serait créé le même nombre de produits en laissant une empreinte écologique moins éprouvante pour la planète. Nous vivons dans une période très intéressante puisque nous avons les connaissances techniques pour le faire, reste à voir si nous aurons la volonté politique et la discipline individuelle pour vraiment aller de l’avant dans cette direction. De toute façon, nous n’avons pas le choix si nous voulons survivre : la population augmente d’une manière exponentielle et nos ressources sont limitées.

 

Comment voyez-vous votre impact?
Je veux que mes images deviennent un témoignage visuel de ces régions qui changent trop rapidement. L’impact des changements climatiques est beaucoup plus frappant aux pôles et leurs implications sont beaucoup plus directes : les effets font énormément de ravages à l’environnement qui se modifie à une vitesse folle.

 

Meilleur moment de vos aventures?
Étrangement, je me suis fait attaquer par un ours polaire et la montée d’adrénaline fut incroyable! Non seulement j’ai réalisé de magnifiques photographies, mais grâce à mon fusil, j’ai pu l’effrayer suffisamment pour pouvoir la suivre durant une heure et demie. J’ai même pu m’approcher à environ deux mètres d’elle. À un moment donné, elle s’est arrêtée et s’est couchée par terre en me dévisageant, la tête posée sur ses pattes de devant en voulant dire : « Laisse-moi donc chasser tranquille! ». Nous sommes restés comme cela pendant 20 minutes. Puis elle est repartie. C’était extraordinaire!

 

Pire journée en expédition?
Sans contredit, lors de mon aventure au pôle Nord lorsque les vents étaient de 65 km/h, qu’ils nous arrivaient directement sur le visage et que nous devions être complètement couverts pour ne pas geler. Il faisait -32 degrés Celsius et j’ai fait une indigestion… Juste de garder le papier de toilette sec était une aventure! Nous avons néanmoins marché sept heures durant cette journée, mais le vent était tellement fort, que le mouvement des glaces nous a ramenés à notre point de départ durant la nuit... Nous n’avons donc fait aucun progrès!

Encore plus
sebastiancopelandadventures.com
intothecold.org

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