Rechercher dans le site espaces.ca
  • Crédit: Ken Wiedmann

Circuits routiers pour cyclistes accomplis

Pour ceux qui ont soif de découvertes, voici différents parcours avec lesquels nous sommes tombés en amour.

Beauce
Pur bonheur

Gilles, entraîneur de marche nordique à Drummondville, est originaire de la Beauce. À chaque été, il convie un groupe d’amis à la « Vieille maison » familiale de Claudette et René, à Saint-Odilon de Cranbourne. Le chalet enflamme par sa coquetterie : ses vieux plafonds et ses planchers croches en minces lattes de bois, sans oublier les arômes qui émanent du poêle. Plus d’un siècle d’histoire respire ici. Pour le vélo, les circuits routiers transportent au nirvana : chemins agricoles, rangs, routes vallonnées. Il y a toujours un sommet arrondi à observer, une vallée à dévaler, une église, des vaches ou des chevaux. Pour le rythme, les reliefs interdisent la paresse. On change constamment de braquet, on prend de la vitesse ou on est confronté à un mur, on dégouline de sueur comme un géranium après quelques dizaines de mètres d’ascension et on ressent la fraîche caresse du vent à la descente.

Depuis Saint-Odilon, un superbe belvédère naturel se situe à l’approche de Saint-Simon-les-Mines. Absorbé par la vitesse, on le remarque à peine quand, tout à coup, on aperçoit le village sur notre droite. On rapporte que plein de mâchoires se sont décrochées ici! On arrive ensuite à Beauceville ; pédaler vers le nord jusqu’à Saint-Joseph-de-Beauce est moins exigeant en terme de dénivelé. La rivière Chaudière s’amène alors pour danser à vos côtés, accompagnée de jolies maisons, fermes, terres agricoles et champs de fleurs sauvages. Reste à remonter plusieurs côtes en direction de Lac-Etchemin avant de gagner son ciel.

Pour qui
Ceux qui veulent pédaler (environ 67 km) ! Si votre groupe compte des gens de calibres différents, installez vos pénates à Beauceville ou à Saint-Joseph-de-Beauce pour ceux qui souhaiteront demeurer en bordure de la rivière.
Où dormir
Le gîte L’Aubergine, à Scott, est une résidence somptueuse de 1829. (gitelaubergine.com)
Infos 418-386-3807 • destinationbeauce.com


Montréal
La campagne en ville

Le Circuit patrimonial de l’Ouest-de-l’île, vous connaissez? C’est l’un des parcours d’entraînement favori des Montréalais. Sa boucle de 70 kilomètres relie Dorval, Pointe-Claire, Beaconsfield, Sainte-Anne-de-Bellevue, Senneville, Pierrefonds et l’Île-Bizard. Pour pimenter la chose, essayez cette version modifiée : partez du parc René-Lévesque à Lachine (face à la marina, il y a un stationnement), vous vous échauffez doucement sur la superbe portion de la piste cyclable qui longe le lac Saint-Louis. Après quelques kilomètres, la piste prend fin et vous empruntez le chemin Bord du Lac. Vous aurez l’impression de rouler au Vermont tant les automobilistes sont respectueux ici. Faut dire qu’à tous les kilomètres, il y a une affiche qui indique « Chemin panoramique, si vous êtes pressés, prenez l’autoroute 20 »! Vous longerez des quartiers résidentiels et plusieurs parcs, lorgnerez les voiliers et embarcations sur le lac, apercevrez quelques centres nautiques. À Dorval, vous pourrez admirer une maison québécoise datant de 1846 (au 375, chemin Bord du Lac). Arrêtez-vous au cœur du vieux village de Pointe-Claire pour manger une collation (de la crème glacée ou du chocolat!) que vous irez savourer face au fleuve. Portez attention au Centre culturel de Pointe-Claire (au 176, chemin Bord du Lac) qui est un manoir de style écossais de 1916. Après le vieux village, soyez attentif : il faut tourner à gauche sur la rue Lakeshore qui est charmante. À l’entrée de Beaconsfield, tournez aussi sur votre gauche pour revenir près du fleuve.

Continuez ainsi jusqu’à Sainte-Anne-de-Bellevue et admirez les propriétés majestueuses. Dans le voisinage, vous trouverez un ensemble de résidences dont les fondations originales étaient des chalets construits autour de 1877. À Sainte-Anne-de-Bellevue (24 kilomètres depuis Lachine), flânez un peu sur la Promenade, ce long trottoir de bois qui borde les restos-terrasse et les quais pour bateaux de plaisance. Souvent, les cyclistes rebroussent chemin, mais pour en avoir plein la vue, poursuivez vers L'Île-Perrot, puis Vaudreuil pour revenir à Lachine ou au centre-ville de Montréal par le train de banlieue.

Pour qui
70 kilomètres à pédaler sur le mode « Un cyclotouriste ne perd pas son temps, il le prend ». Et n’oubliez pas votre appareil photo. C’est aussi le terrain idéal pour pratiquer vos intervalles.
Vous en voulez plus
Amorcez votre randonnée dans le Vieux-Montréal ou au marché Atwater et empruntez la piste cyclable qui longe le fleuve Saint-Laurent à Verdun et Lasalle avant d’arriver à Lachine.

 

Lac Saint-Jean
La Métabetchouan

Crédit: Yvan MartineauEn arrivant à Portsmouth, à la frontière du New Hampshire et du Maine, j’entre dans une boutique de vélo. Sur une tablette trônent de vieux trophées dont un sur lequel on peut lire : « Troisième, championnat québécois, 1970, Chambord, Lac Saint-Jean ». Dans ces années-là, Chambord était un pôle important pour les élites canadiennes et américaines. C’est ainsi que John Gromek a découvert la région. Il revient encore au lac chaque année pour voir ses vieux amis, dont Manon et Claude Laroche qui ont concocté un rassemblement cycliste unique : la Métabetchouan. Le circuit débute par une épreuve de style « Gentleman » et se poursuit le lendemain par une cyclosportive de 85 kilomètres. Vous pourrez dire qu’une distance inférieure à une centaine de bornes, c’est court pour une cyclosportive, n’empêche qu’on y joue du dérailleur les amis! On a très peu de temps pour astiquer les mollets que déjà, ça grimpe en pente douce vers la rivière Métabetchouan, le pont des chutes de Saint-André-du-Lac et le village du même nom que des cyclistes appellent aussi Saint-André-de-L’Épouvante parce que s’y enchaînent une série de descentes et de butons courts et abrupts.

Heureusement, une  longue descente vers la municipalité de Métabetchouan avec une vue magnifique sur le lac Saint-Jean vient bientôt soulager les muscles endoloris. Du village de Lac-à-la-Croix, on roule sur un chemin verdoyant parsemé de jolies fermes fleuries. C’est l’attrait principal de cette région : des routes pastorales et vallonnées, parfois escarpées, qui font hurler les jambes et qui, l’instant d’après, dévoilent un champ de culture, une clairière, la tache d’une vache. On traverse tantôt des bulles de chaleur odorante, tantôt des zones ombragées.

Si, en bout de ligne, vous êtes assez compétitif pour monter sur le podium de cette course éreintante, c’est une chambre à air qu’on vous remettra comme trophée. Un rassemblement unique, je vous disais! Il y a aussi une épreuve de 50 kilomètres. Et tant qu’à y être, demeurez au pays des bleuets et parcourez la Véloroute. Pour un brin d’exotisme, allez directement au cœur de la ville de Chambord en train.

Pour qui
Pour ceux qui sont aptes à encaisser des pentes de 10% à 15% à répétition pour un cumulatif de 1300 mètres de dénivelé.
Infos : clubcyclismeroberval.com

Crédit: Izabela HaburAdirondacks
La nature à son meilleur

Je ne me lasse jamais de Lake Placid, où l’on a su garder bien vivant l’esprit olympique. Ici, on peut dévaler la piste de bobsleigh en plein été ou se laisser ébahir par les athlètes à l’entraînement au tremplin de saut à ski. On y va à vélo pour le parcours du Ironman ou pour vivre l’ascension de la route de Whiteface Mountain : l’équivalent en termes de dénivelé et de kilométrage de l’Alpe d’Huez, l’un des mythes du Tour de France. Dirigerez-vous aussi vers Saranac Lake et vous comprendrez aussi pourquoi il fait partie de la liste des « Plus beaux villages plein air des États-Unis ».

Au départ de Lake Placid, tant qu’on roule sur la 86, la circulation est un peu dense. Mais une fois arrivé sur McKenzie Pond Road (au 8e kilomètres) la balade nous entraîne en forêt, à travers lacs et montagnes, et longe des étangs et des ruisseaux, croise des rivières puis file vers Tupper Lake. Une halte s’impose à Saranac Lake où le centre-ville a su conserver un cachet d’antan. Il faut dire que la petite ville (tout comme Lake Placid) niche au cœur du parc des Adirondacks qui est aussi vaste que les parcs nationaux de Yellowstone, Yosemite, Grand Canyon, Glacier et Great Smoky Mountains réunis ! Plusieurs bâtiments témoignent d’un passé glorieux et les restos y sont sympathiques. Essayez le Blue Moon Cafe ou le Eat-n-Meet. Si vous aimez mieux les pique-niques, entrez plutôt au Lakeview Deli où l’on vous préparera de délicieux sandwichs que vous pourrez savourer de l’autre côté de la rue sur les rives du lac Flower.

Pour qui 
Pour ceux qui aiment le multiactivités et qui profiteront aussi de la région pour faire de la randonnée pédestre, du vélo de montagne, du canot et pour prendre le train touristique qui va de Lake Placid à Saranac Lake.
Infos : saranaclake.com

 

Vermont
Crédit: Robert SimonUn col spectaculaire

Pour ceux qui ont de la « fuite » dans les idées et qui oublient combien ça peut être dur de pédaler à fond, accompagner l’ex-olympien John Malois et ses « athlètes » de l’Académie cyclistes du Québec (des gens ordinaires dans la quarantaine et plus) vers le col de Smugglers Notch, le passage le plus spectaculaire de l’est de l’Amérique du Nord.

John Malois propose un départ de Frelighsburg, au pays de Pierre Foglia. Aller-retour, ça représente 150 kilomètres et un dénivelé de 1 915 mètres! De Frelighsburg, quelques coups de pédale permettent de franchir la douane. L’état interdit les panneaux-réclame, ce qui a fait dire à Foglia : « Le Vermont est pour moi carrefour de poésie et de géographie… Le Vermont est le plus beau pays du monde parce qu’on y est seul au monde ». C’est en plein ce qu’on ressent sur cet itinéraire, notamment sur la route 108 nouvellement pavée, sinueuse et vallonnée qui mène à Jeffersonville. C’est là que s’amorce la longue montée d’une quinzaine de bornes. Prenez votre temps : c’est le versant facile. Vous saurez que vous atteindrez le sommet lorsque vous apercevrez les quelques stationnements automobiles destinés aux amateurs de randonnée pédestre pour qui le col de Smugglers Notch est un lieu de prédilection. Soufflez un peu, puis amorcez la descente jouissive. Soyez vigilant au départ : les courbes sont prononcées. Amusez-vous jusqu’à Stowe, le « Saint-Sauveur » du Vermont. La plupart aiment son côté animé et champêtre, mais certains décrient ses congestions causées par sa trop grande popularité.

Vient le moment où il faut remonter le col en sens inverse. C’est un peu plus court de ce côté-ci. Mais tellement ardu et spectaculaire, surtout dans les deux derniers kilomètres. Des falaises s’élèvent de chaque côté. La route se cabre, mon cyclomètre affiche parfois des passages à 21%. Et la route devient si étroite que deux autos de largeur passent difficilement (et elle est fermée l’hiver !). Si vous arrivez à boucler le tout, vous aurez droit à deux desserts sans que quiconque vous réprimande.

Pour qui
Costauds seulement! Très intense…
Quand
Lorsque vous aurez accumulé suffisamment de kilométrage dans les jambes pour ne pas risquer de vous blesser.
Info : academiecycliste.com

 

Crédit: Isabel MasséCantons-de-l’Est
La crème

L'agrotourisme, la randonnée pédestre et les autres activités de plein air constituent des activités parfaites pour la région de Coaticook. Étrangement, la région ne figure pas souvent au menu des clubs de cyclotourisme. Pourtant, le coin fait partie de la crème des itinéraires cyclables. Les paysages sont loin d’être écrémés : les routes filent dans une relative tranquillité et de légères dépressions marquent le relief. Presque 87% du territoire de la MRC est situé en zone agricole, ce qui garantit la quiétude. On monte, on descend, on tourne à gauche, à droite, on longe des fermes presque centenaires ou des haies d’arbres majestueux. L’esthétique de l’architecture anglo-saxonne est passionnante : j’éprouve toujours un grand plaisir à câliner ces résidences magnifiquement conservées.

Concrètement, allez pédaler la route de Coaticook à Baldwin Mills. Ne soyez pas surpris d’apercevoir des férus d’escalade s’envoyer en l’air au mont Pinacle, l’une des parois les plus spectaculaires de la région. On remonte ensuite vers Barnston et sa grange ronde construite par la secte religieuse des shakers américains qui croyaient empêcher le diable de se cacher dans les coins. Le chemin Madore mène à Way’s Mills. Si vous avez un lunch, installez-vous au milieu de la rivière Niger, peu profonde et coulant en cascades. Vous pourrez y savourer le décor et écouter le clapotis qui a l’effet d’une médication relaxante. Pas facile dans ce contexte d’enfourcher nos vélos de nouveau, vers Ayer’s Cliff, puis Hatley avant de revenir à Coaticook.

Pour qui
Les contemplatifs.
Suggestion 
Ne manquez pas d’aller vous pointer à la Laiterie Coaticook, l’une des entreprises réputées de la région, qui fabrique une crème glacée délectable, dont une aux cristaux de sucre d’érable.

 

Québec
Le p’tit bonheur

Si vous n’avez pas parcouru l’île d’Orléans à vélo, alors vous n’avez pas saisi tout l’émerveillement qu’elle peut susciter. Je me souviens mes agréables balades réalisées en famille, mais aussi du récit d’une jeune cégépienne qui me racontait sa fin de semaine de bécane avec ses compagnons de classe à l’auberge de jeunesse Le p’tit Bonheur de Saint-Jean : l’une des plus vieilles maisons du Canada (construite en 1647).

Sur l’île d’Orléans, bien que la distance à franchir se situe sous la barre des 70  kilomètres, on dresse souvent un premier constat rapide : quand le vent souhaite tenir le rôle principal, il faut savoir lui tenir tête pour arriver à destination. Heureusement, les attraits ne manquent pas : l’environnement, les points de vue sur le fleuve ou sur le mont Sainte-Anne sont superbes. Et je vous souhaite des surprises comme cette fois où une large marmite fumante installée en bordure de route a attiré notre attention. La gentille fermière arrive et nous offre du blé d’Inde tout chaud! Impossible de refuser. Comme si ce n’était pas suffisant, nous nous sommes arrêtés un peu plus loin à la réputée chocolaterie de Sainte-Pétronille.

Prudence
On a souvent l’impression de déranger les automobilistes, qui roulent à trop grande vitesse, sans le moindre policier pour faire appliquer les limites.
En famille
Pour ceux qui souhaitent sillonner l’île d’Orléans en famille, je recommande le Tour de l’île d’Orléans qui a lieu chaque année au début juin. Quatre itinéraires de 40 à 67 kilomètres sont offerts. (letourdelile.com)
Hébergement
Auberge Le p’tit bonheur : incomparable pour son caractère champêtre et l’accueil qu’on y reçoit (418-829-2588 • aub-ptit-bonheur@qc.aira.com)

Commentaires (0)
Participer à la discussion!