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72 heures @ Los Angeles

Cité des anges, capitale des autoroutes, métropole de l’auto, Los Angeles vue du ciel s’étend sans fin tel un océan de ciment, de toits en tuiles et de maisons en rangée, parsemé de piscines bleutées et de palmiers. On lui connaît bien des défauts : pollution, embouteillages impitoyables et superficialité de sa téléréalité. Mais il y a sous la face cachée de cette mégalopole cosmopolite un secret bien gardé qui fait le bonheur des Angelinos et des visiteurs de par le monde : une grande bouffée d’air frais qui rassasie et gomme tous les tracas de la ville en nous plongeant dans une nature profonde, respectée et défendue par l’Homme.

Cité dotée d’une nature à la fois fragile et fascinante, Los Angeles n’était qu’un vaste champ d’oranges au début du siècle dernier. L’exportation de l’eau vers ces terres arides a donné lieu à des barrages et à des batailles de pouvoir extraordinaires, comme l’a si bien illustré le scénariste Robert Towne dans le film Chinatown réalisé par Roman Polanski. Une promenade dans les larges et riches rues de Beverly Hills où les gazons ressemblent à ceux d’un terrain de golf fait oublier cette réalité. Aujourd’hui, la ration d’eau par habitant demeure un sujet chaud. De nature sensible, les Angelinos s’en préoccupent, en commençant par leurs nombreux parcs nationaux, porte-étendards de la santé californienne et terrain de jeu sans fin pour les randonneurs de tout acabit.

Le paradis des petites et grandes randonnées
Un peu de géographie avant d’enfiler nos souliers de marche, car il vaut mieux choisir ses chaines de montagnes avant de choisir ses sentiers. La grande région métropolitaine de Los Angeles est définie à l’extrême ouest par les montagnes Santa Monica, au centre nord par les montagnes San Gabriel et à l’extrême est, vers le désert Mojave, par le parc national de Joshua Tree. Dès l’arrivée à l’aéroport international de Los Angeles (LAX), il faut éviter l’autoroute de San Diego (la fameuse 405) au profit du bord de mer. On peut ainsi filer sur le Pacific Coast Highway (PCH), en voiture décapotable avec le vent dans les cheveux, en direction des Santa Monica Mountains. Un combo parfait pour 72 heures dans la ville.

Santa Monica : salutations au soleil et à l’océan Pacifique
La chaine de montagnes Santa Monica traverse la partie ouest de Los Angeles, des Hollywood Hills à la pointe Magu, à la frontière du comté de Ventura. Située en bordure de l’océan Pacifique, cette traverse montagneuse basse en altitude bénéficie d’un climat tempéré idéal, et ce, toute l’année. On y trouve plus d’une douzaine de secteurs pour la randonnée, de Pacific Palisades à Malibu en longeant les plages. Le but ici? S’offrir des randonnées à prix économique à travers cette chaine de montagnes longue de 64 km.

Los Liones : la lionne sportive aux portes de l’océan
Premier arrêt à peine trente minutes suivant la descente de l’avion. L’entrée du sentier de Los Liones (gratuit) est située à moins d’un kilomètre de l’océan, sur Sunset Boulevard. On enfile nos sacs à dos à poche d’eau et c’est parti pour plus de 11 kilomètres dans le parc national Topanga. La première section se déroule dans le petit sentier étroit d’une magnifique forêt ripicole, menant aux pistes. De là, une montée sans répit nous hisse à 465 mètres au-dessus de l’océan qui s’étale à nos pieds. Le point culminant de notre effort se trouve à la plateforme Parker Mesa et le point de vue sur la baie de Santa Monica est épatant. En redescendant, nous croisons le comédien Dan Aykroyd et son bâton de marche. Bienvenue à Los Angeles!

Bon à savoir :
Situé près du charmant centre-ville de Pacific Palisades, il fait bon bruncher au Café Vida. Ses quatre petites tables en terrasse son courues, mais le décor est tout aussi sympathique à l’intérieur et le menu californien inspiré est bien assaisonné.

Le parc Will Rogers : la randonnée du cow-boy
Situé à moins de cinq kilomètres de Los Liones, ce parc national est nommé en l’honneur de l’acteur du cinéma muet, réputé pour son maniement du lasso, qui a collectionné les rôles et fait fortune jusqu’à sa mort en 1935. Il possédait ce ranch d’une extraordinaire beauté sur le sinueux Sunset Boulevard, à la hauteur de Pacific Palisades. Son domaine et sa demeure furent ensuite transformés en parc national, lequel constitue une excellente destination familiale. Outre le circuit facile de cinq kilomètres qui entoure le ranch, on peut visiter la maison de Will Rogers, dont le décor n’a presque pas changé depuis les années trente. Pour les randonneurs plus affirmés, on emprunte le court sentier pentu et parsemé de petites roches qui mène au fameux backbone trail system du canyon Topanga. De là, on file sur crête de montagne, passant outre de petits ponts et des virages en épingle, avec devant soi un circuit de 100 km de sentier vers le nord.

Bon à savoir :
L’accès au site est gratuit, mais le stationnement coûte 12 $. On y trouve un grand parc où il fait bon piqueniquer et une écurie qui offre des sorties à cheval. Si vous décidez de mettre le cap sur le canyon Topanga, apportez suffisamment d’eau et rappelez-vous qu’il faudra faire le chemin inverse au retour. Des affiches vous suggèrent de garder l’œil ouvert pour les lynx roux, mais les cas d’attaque sont très rares, selon les autorités.

Crédit: California State ParksSolstice Canyon : Malibu et les ruines
On renoue avec la voiture et le PCH pour se rendre à Solstice Canyon, une randonnée incontournable à Los Angeles. D’un degré de difficulté plutôt faible sur une élévation de 245 mètres, cette randonnée de 9,6 km est non moins fascinante. On commence par un chemin clairsemé parfaitement entretenu avant d’entrer dans le cœur du canyon en empruntant le sentier Rising Sun qui suit un cours d’eau. La magie opère lorsqu’on aperçoit à travers les sommets qui s’entrelacent à l’horizon un grand rocher perché en forme d’aigle. Le mystère persiste quand on découvre les vestiges d’un manoir en ruine et une chute d’eau aux allures tropicales. Une randonnée qui aboutit sur une histoire inachevée; très divertissant!

Bon à savoir :
Le fameux manoir mis en chantier en 1952 porte le nom de Tropical Terrace House et appartenait à Fred Roberts, un magna des marchés alimentaires de Santa Monica. Un feu de forêt l’incendia en 1982, ne laissant que ruines et une grande cheminée.

Sandstone à Tri-Peaks : point de vue, vue d’en haut
Une randonnée de 11,5 km menant au plus haut point des Santa Monica Mountains, avec une vue superbe —par beau temps — de Santa Barbara à l’île de Catalina. Cette randonnée en vaut la peine pour ses points de vue et des formations de roches impressionnantes.

Bon à savoir :
Un arrêt à Neptune Net est obligatoire! Fréquenté par les surfeurs et les bikers, ce casse-croûte est in depuis les années 50, si bien qu’on pourrait y voir arriver les Beach Boys! On y sert des plats de fruits de mer sans prétention, à la manière cantine. Optez pour la méthode de cuisson à l’étuvée question d’éviter l’abondante friture!

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S’y rendre
Air Canada : Montréal (YUL) – Los Angeles (LAX)
À partir de 600 $ • aircanada.ca

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