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  • Crédit: Ben Blankenburg

Pour ou contre : la vente de vélos par MEC ?

À compter de novembre prochain, le géant coopératif du plein air Mountain Equipment Coop vendra des vélos. MEC offrira 12 modèles d’entrée et de milieu de gammes de sa marque maison pour la montagne, la route, la ville et les enfants. Si la chose semble une bonne nouvelle pour les cyclistes, la nouvelle ne réjouit pas tout le monde. Alors, pour ou contre cette incursion de la coopérative dans ce marché du vélo?

À compter de novembre prochain, le géant coopératif du plein air Mountain Equipment Coop vendra des vélos. MEC offrira 12 modèles d’entrée et de milieu de gammes de sa marque maison pour la montagne, la route, la ville et les enfants. Si la chose semble une bonne nouvelle pour les cyclistes, la nouvelle ne réjouit pas tout le monde. Alors, pour ou contre cette incursion de la coopérative dans ce marché du vélo?

Pour

« MEC se lance dans la vente de vélos pour une raison fort simple : nos membres le veulent. La grande majorité des quelques milliers de personnes que nous avons consultées au sujet de ce projet le supportent et l’encouragent. Nous vendons des accessoires de vélo depuis 25 ans et l’étape suivante logique est évidemment l’offre de vélos. Cela dit, l’entrée de MEC dans ce marché n’aura très certainement pas l’effet redouté par l’Association canadienne de l’industrie du vélo, bien au contraire. Les mêmes inquiétudes ont été exprimées lorsque la coopérative a commencé à vendre de l’équipement nautique, mais notre présence a plutôt contribué à donner de l’expansion au marché, au bénéfice de tous, y compris des détaillants concurrents.

Notre intention est de faire la même chose avec le vélo. Nous ne voulons pas une plus grande partie de la tarte, nous voulons une plus grande tarte. Et la meilleure façon de gagner de nouveaux adeptes est d’investir dans les infrastructures et les activités liées au vélo, pour le bien commun à la fois du marché et des utilisateurs. MEC a allongé 200 000 $ au cours des dernières années pour la promotion du cyclisme, entre autres dans des projets d’aménagement de sentiers et des commandites d’événements ou de clubs. Notre intention est de faire beaucoup plus et nous y arriverons grâce aux liquidités dégagées par la vente de vélos. Enfin, il ne faut pas oublier que MEC ne sera qu’un petit joueur dans une industrie où les grandes surfaces comme Canadian Tire ou Wal-Mart monopolisent déjà 70 % des ventes au Canada. »

– Jeff Crook, directeur senior des achats et du design de MEC

Contre

« Mountain Equipment Coop livrera une concurrence injuste aux détaillants canadiens indépendants en se lançant dans la production et la vente de vélos. Pourquoi? La coopérative jouit d’un statut fiscal préférentiel et elle paie peu ou pas d’impôt sur ses surplus (profits) réinvestis, ce qui n’est pas le cas des membres de l’ACIV. Cet avantage, notamment, permet à MEC d’avoir un plus grand pouvoir d’achat et des prix plus bas. De plus, en acquittant leur dû d’impôt, les détaillants contribuent aux infrastructures canadiennes en général, dont l’aménagement de pistes cyclables. En revanche, MEC ne fait pas sa part à ce chapitre en raison de sa situation fiscale particulière, en dépit du fait qu’elle soit le plus grand détaillant de plein air au Canada avec un chiffre d’affaires de 250 M$.

D’un point de vue encore plus fondamental, à mon avis, MEC trahit sa mission en s’immisçant dans un marché déjà bien desservi. L’alinéa 7 de la Déclaration sur l’identité coopérative à laquelle adhère MEC stipule « que les coopératives contribuent au développement durable de leur communauté ». MEC a aussi une responsabilité sociale au Canada, pas seulement dans les pays asiatiques où elle fait fabriquer ses produits. De petits commerces locaux vont disparaître avec l’arrivée de ce mastodonte amical mais très dérangeant pour le marché. Je suis bien placé pour le savoir : je vends moins de vêtements de vélo depuis l’installation du magasin MEC à Toronto. Et je ne pense pas que l’on puisse prétendre que le nombre total de cyclistes va augmenter simplement parce que des vélos seront offerts à meilleurs prix. »

– Peter Lilly, président de l’Association canadienne de l’industrie du vélo (ACIV)

Le chiffre du débat : 214,4

C’est le montant estimé (en millions de dollars) des revenus au détail engrangés par les boutiques spécialisées pour les quelque 363 700 vélos vendus en 2008, selon les données publiées par l’Association canadienne de l’industrie du vélo (ACIV). Ces résultats marquent un bon de 9,3 % pour le chiffre des ventes et de 6,5 % pour les unités vendues par rapport à 2007. Bon an mal an, les magasins spécialisés enregistrent 25 % des ventes totales de vélos alors que le reste est l’apanage des grandes surfaces comme Sports Expert, Canadian Tire ou Wal-Mart. On estime que le marché canadien – montures, accessoires et vêtements confondus – atteint annuellement le milliard de dollars.

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