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  • Crédit: Mathieu Lamarre, Vélo Québec

La route verte menacée ?

C’est un bien triste cadeau qu’a fait le gouvernement provincial aux amateurs de cyclisme. En novembre 2014, quelques mois à peine avant que le réseau cyclable ne célèbre, en 2015, ses 20 ans d’existence, Québec a annoncé l’abolition du programme de financement de la Route Verte; une somme annuelle de 2,8 millions de dollars, soit environ 50 % du budget total de la Route Verte, dévolu à l’entretien des pistes cyclables, le reste étant pris en charge par les municipalités.

Une annonce qui a évidemment étonné beaucoup de monde, et notamment Vélo Québec, maître d’œuvre de ce réseau cycliste, long de 5 358 kilomètres. « Ce fut une grosse surprise, explique Lucie Lanteigne, sa directrice générale. Les conséquences de l'abolition de ce programme sont claires. Le milieu n'aura tout simplement pas la capacité de supporter cette charge et assumer la gouvernance d'un réseau traversant environ 400 municipalités. Si rien n'est fait, la fermeture de tronçons majeurs est à prévoir, et cela, à très court terme ». 

Depuis 20 ans, beaucoup d’argent et d’efforts ont été investis dans les infrastructures et l’entretien du plus vaste réseau cyclable en Amérique du Nord. Le risque est de voir certaines municipalités laisser à l’abandon leur tronçon de Route Verte, faute de ressource pour les entretenir. C’est la crainte de Nicolas Lacroix, directeur général de la Véloroute des Bleuets, au Saguenay-Lac-Saint-Jean : « Notre circuit est asphalté dans son ensemble. On s’apprêtait à revoir un plan d’infrastructure pour les 15 prochaines années. Le fait que les municipalités partenaires ne pourront plus prendre en charge un minimum d’entretien nous questionne beaucoup sur la durée de vie des pistes cyclables. Sera-t-on encore en mesure de fournir un circuit sécuritaire et de qualité? »

À cette logique de réduction des dépenses publiques, Vélo Québec répond par un autre argument comptable : « Ce n’est pas une bonne décision car la Route Verte est un réseau d’infrastructures et de développement économique, qui attire de nombreux touristes. On fait fausse route si l’on pense juste à court terme ». Et de rappeler que pour le Parc linéaire P'tit Train du Nord, dans les Laurentides, emprunté chaque année par plus d’un million de cyclistes, génère à lui seul plus de revenus fiscaux et parafiscaux pour le gouvernement du Québec que ce que lui coûte le programme pour l’ensemble du Québec…

Des discussions ont été engagées par Vélo Québec pour faire revenir le gouvernement sur sa position. « On a bon espoir car c’est d’une importance fondamentale, confie Lucie Lanteigne. Le statu quo n’est pas une option. On a l’obligation de trouver une solution. La Route Verte est une richesse collective, connue et reconnue. Les autres provinces du Canada nous envient beaucoup ». L’organisation invite les citoyens à interpeller directement leur député pour « sauver la Route Verte ». Un modèle de lettre a été mis à disposition, à cette adresse : velo.qc.ca/sosrouteverte.

Commentaires (1)
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velokay54 - 09/04/2015 18:06
Je reste dans la Beauce ''Capital du vélo'' qu'ils disent. Nous avons bien le grand tour de Beauce et le constructeur Procycle mais notre réseau route verte est très limité. Sans ces financements du provincial on va être restreint à pédaler en vase clos. Faut pas les laisser faire.