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  • Crédit: Christian Lévesque

Hawaï : Le tour de l’île

Faire le tour de l’île d’Hawaï (Big Island) à vélo, c’est plonger dans un rêve où seuls les volcans nous ramènent à la réalité.

Ça y est, j’ai perdu le groupe de tête. En m’arrêtant sur le bord de la route pour prendre notre « troupeau » de cyclistes en photo, il y avait de fortes chances que cela arrive. Le temps de remballer mon appareil photo, le rythme soutenu des autres les a fait disparaître à l’horizon. En rembarquant sur ma monture en carbone, il me faudra un bon moment pour les rattraper. Peu m’importe : le paysage est tellement époustouflant qu’il fait bon de rouler à Hawaï.

Au pays de l’Ironman (c’est sur l’île d’Honolulu que cette discipline est née avant d’être transférée sur Big Island en 1981), les routes sont belles et longues. Il est facile de filer à bonne allure et d’avaler des dizaines de kilomètres sans trop s’en rendre compte. Lorsqu’une partie du groupe s’installe en peloton, la cadence s’emballe et les rotations à l’avant se succèdent. Faire le tour de l’île prend ici un tout autre sens!

Chaque région de cette virée d’environ 750 km est unique. Le vent qui vient du large file entre les roues et apporte des odeurs maritimes agréables. On est heureux d’avoir cette brise dans le dos, parce que lorsqu’elle vient de face, il faut pousser fort sur ses pédales afin de faire avancer la bécane!

Les défis se succèdent à un rythme correct : le tracé du parcours a été réfléchi et ça paraît. Les montées font suffisamment souffrir pour que le repos du soir soit plaisant, mais elles demeurent à la portée de tous. En 11 jours sur nos selles, nous aurons monté à peu près 8 000 mètres. Et ça en vaut le coup : les descentes sont spectaculaires! On s’accote sur le guidon et la beauté de l’île défile autour de nous. Quelle chance de découvrir ce paysage au rythme des pédales!

Le départ près de Kona se fait vers le nord. Les premières journées du voyage de deux semaines sont de véritables mises en jambes : entre 50 km et 65 km de distance. On goûte déjà aux montées et aux paysages grandioses. Le groupe se divise selon les forces de chacun et l’on se retrouve lors des repas pour casser la croûte. L’ambiance est agréable, peut-être à cause de la température, mais assurément à cause du tempérament des cyclistes et des membres de l’équipe de soutien.

On descend ensuite du côté est de l’île pour arriver à Hilo, la plus grande ville de l’île (47 000 habitants). Il tombe ici de la pluie 275 jours par année, ce qui en fait la ville la « plus humide » de tous les États-Unis. L’attraction principale dans la région, c’est la visite de l’observatoire au sommet du mont Mauna Loa (4 170 m). C’est ici que sont installés les énormes télescopes blancs en raison de l’air pur et du peu de lumière parasite au sommet de ce volcan. Si vous n’avez jamais vu Saturne et ses anneaux (en plus des autres planètes et constellations d’étoiles), ça vaut le détour (qu’on fait idéalement en voiture).

Plus bas, la région de Puna semble coupée du reste du monde. La descente en vélo vers l’océan permet d’effectuer quelques pointes de vitesse agréables. La route après Pahoa (à travers la Nanawale Forest Reserve et sur la rue Pohoiki) est grandiose sous le couvert des arbres immenses. L’une des plus belles portions du circuit et une descente mémorable pour tous. C’est à ce moment qu’on se dit qu’on est vraiment chanceux de pouvoir vivre ce genre d’expériences inoubliables.

Si vous avez un peu de sang hippie en vous, allez déjeuner au Performing Arts Educational Center de Pahoa : un genre de minimarché où la cuisine locale (et celle d’un peu partout dans le monde) est à l’honneur dans une salle sans murs où les jeunes apprennent les rudiments du cirque. Étrange et parfait en même temps. Vous ne le trouverez pas sur une carte, mais remontez la rue West Pohakupele Lopp vers le nord; le centre sera caché sur votre gauche après Puulena Street. Vous ne trouverez rien de plus « local » et dépaysant que ça! Garantie.

L’île de Big Island est la moins touristique des six îles principales qui composent l’archipel d’Hawaï. Et ça paraît : les routes traversent une succession de petits villages insulaires typiques. La vie semble facile et simple. Beaucoup ont décidé de venir s’installer ici pour profiter de ce rythme de vie qui contraste avec le reste du continent. On rencontre partout des sportifs qui courent ou pédalent et le tour de taille des habitants fait baisser la moyenne nationale.

Vingt fois plus grande que l’île de Montréal, l’île d’Hawaï (en hawaïen : Hawai’i) est aussi plus récente. Ici, les volcans sont encore en activité et « construisent » toujours l’île sur cette plaque tectonique qui éloigne tranquillement cette nouvelle masse de la veine de magma. Les volcans sur l’île sont d’ailleurs les plus actifs au monde. Voir la lave qui coule depuis le mont Kilauea fracasser l’eau est un spectacle extraordinaire. On sent toute la puissance de la terre nous envahir d’un coup. C’est l’un des points forts de ce voyage : si le vélo est la priorité, on peut s’imprégner du lieu en effectuant diverses sorties ou arrêts optionnels. Outre la visite du Hawai’i Volcanoes National Park (qui en vaut vraiment le détour pour marcher sur la lave encore chaude et déambuler sous la terre dans un couloir creusé par la lave), il faut faire l’arrêt aux plantations près de Kona qui servent l’un des meilleurs cafés au monde. Une petite excursion en kayak de mer pour faire de l’apnée dans la baie de Kealakekua autour du monument à l’endroit où est mort James Cook (le premier navigateur européen à avoir débarqué à Hawaï) est aussi sympathique pour apercevoir les poissons multicolores de la région. Et vous devez suivre un cours de surf à Hawaï : les vagues sont impressionnantes partout autour de l’île, mais il y a toujours des endroits propices où apprendre les rudiments, car Hawaï est considérée comme la Mecque de ce sport. Et on vous a déjà dit que c’est aussi le berceau de l’Ironman?

Pour ma part, plus les kilomètres avancent au compteur et plus je suis maintenant convaincu que ça valait vraiment la peine d’embarquer dans ce « trip organisé ». Le départ avait pourtant connu quelques ratés : deux des vélos de notre groupe de 13 cyclistes ne sont jamais partis de Montréal tellement l’avion régional pour la première portion du voyage était petit. Léger problème rapidement réglé grâce à nos deux guides de Sur la route (surlaroute.ca) qui sont déjà sur place et qui connaissent les meilleurs endroits pour en louer. En attendant l’arrivée des objets retardataires, tous pourront tâter le bitume d’Hawaïsans tarder.

La formule de la compagnie Sur la route est efficace : deux guides sont du voyage. L’un conduit le véhicule qui trimballe les bagages d’une place à l’autre et s’occupe des « puits de ravitaillement » à divers endroits sur le trajet du jour. L’autre est sur son vélo et ferme la route à l’arrière pour s’assurer que tout va bien ou pour remplacer une chambre à air qui vient d’éclater. Après quelques jours, le groupe se soude inévitablement et la distinction avec les guides s’amenuise. Chaque matin, le trajet est expliqué en détail et différentes options sont proposées. C’est la beauté de la chose : que vous soyez débutant ou expert, vous pouvez choisir la balade qui vous convient. Au pire, l’option de grimper dans le véhicule de support est toujours une possibilité si une blessure survient ou si l’envie de « tricher » une portion d’une côte de 8 % vous semble intéressante. Pour le reste, vous n’aurez qu’à profiter de l’air marin qui englobe cette île et dénicher à Kona l’endroit idéal pour apprendre la danse du hula au son d’un ukulélé et vous ne voudrez plus partir de cette île aux plaisirs.

Guide pratique 

Transport du vélo :
Le petit avion au départ de Montréal (American Airlines) n’a pu embarquer deux des vélos du groupe. L’option location nous a sauvés durant l’attente. Autrement, vous pourrez enregistrer un bagage dans la soute sans frais (en fonction de la compagnie aérienne choisie), pour chaque bagage supplémentaire, des frais s’appliquent selon les différentes politiques (entre 120 $ et 200 $ par vol) et le nombre d’escales effectuées. Louer sur place tourne autour de 420 $ pour 14 jours (mais n’oubliez pas de trimballer votre propre selle : c’est plus confortable). Avoir ses propres pédales et ses souliers peut aussi s’avérer utile…

Transport sur place : Le forfait de Sur la Routecomprend une minifourgonnette qui s’occupera du transport des bagages et qui pourra vous déplacer si vous désirez prendre une journée de congé ou encore pour ne pas pédaler certaines sections.

Quand y aller
Prochain départ : du 24 octobre au 6 novembre 2011

Réparation
Si vous partez avec l’équipe de Sur la Route, deux guides vous accompagneront tout le long de votre virée et s’occuperont de tout. Ils changeront même vos chambres à air lorsqu’elles seront crevées où iront vous dénicher un vélo de rechange s’il le faut. Autrement, plusieurs petites boutiques de vélo se trouvent un peu partout : on est quand même au pays du Ironman! Les distances entre ces Bike shops sont parfois imposantes, mais vous pourrez alors expérimenter la bonté des insulaires.

Épreuve
Les dénivelés sont souvent soutenus pendant de nombreux kilomètres, mais l’inclinaison est raisonnable. Le groupe se sépare spontanément selon la force de chacun, mais ce n’est jamais une course et vous aurez tout le temps d’arrêter pour souffler, profiter des paysages et prendre des photos.

Encore plus
surlaroute.ca/voyages/hawaii

Coûts
Avion : 950 $ CAN + frais pour vélo
Bière locale : 6 $ US
T-shirt : 25 $ US
Services Sur la route : 3 795 $ CAN
Location de vélo sur place : de 30 $ US à 55 $ US par jour


Le meilleur :
La rencontre de la lave du volcan Kilauea avec les vagues de la mer. Magique!
Le pire : La grande montée vers Waïmea après un dîner trop riche…
Le plus étrange : Les maisons récemment construites en plein milieu d’un champ désertique et noir de lave refroidie, à quelques centaines de mètres de la veine active…

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Espaces a roulé à Hawaï sur l’invitation de Sur la Route (surlaroute.ca)

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