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  • Parc national des Monts-Valin © Mathieu Dupuis, Sépaq

Parcs nationaux : l’accès à l’arrière-pays en 8 étapes

Profiter des parcs nationaux du Québec loin de la foule, ça vous dit? C’est l’opportunité qui vous est proposée par la Sépaq, qui autorise depuis 2012 les expéditions autonomes dans l’arrière-pays, sous certaines conditions. Petit mode d’emploi pour sortir des sentiers battus. 


1. Planification

Tout part d’une idée, d’une zone à explorer ou encore d’une activité à pratiquer. Planifiez votre sortie seul ou entre amis à partir des cartes — estivales et hivernales — délimitant l’arrière-pays des sept parcs nationaux où pareilles expéditions sont permises. Aiguebelle, Fjord-du-Saguenay, Gaspésie, Grands-Jardins, Jacques-Cartier, Mont-Tremblant et Monts-Valin sont ceux qui ont été choisis, notamment pour la présence d’un potentiel connu pour certaines activités — pensez ski nordique, vélo ou encore randonnée. Une offre « qui pourrait être révisée et élargie » selon la demande, précise Simon Boivin, responsable des médias pour la Sépaq.

Imaginez donc votre itinéraire et votre mode de déplacement dans les limites proposées, en sachant que pour minimiser l’impact sur le milieu naturel, les expéditions ne peuvent dépasser huit jours. Pour les mêmes raisons, limitez votre campement au même endroit à trois nuits l’hiver et à une seule nuitée l’été.


2. Formulaires à remplir

Parc national de la Gaspésie / © Steve Deschenes / Sépaq 

À partir du site Web de la Sépaq ou encore en contactant par téléphone le parc national à visiter, obtenez les formulaires « Demande de permis d’accès à l’arrière-pays » et « Divulgation des risques ». Au sein des membres de votre groupe, si vous n’êtes pas seul, choisissez un chef qui servira de personne-ressource. Notez que les mineurs doivent obtenir le consentement de l’autorité parentale et un ratio minimal d’un adulte pour sept mineurs doit être respecté. Pour les aventures d’une seule journée, chaque membre du groupe doit remplir une demande de permis. Un seul formulaire de Divulgation des risques est ensuite signé par tous.


3. Sécurité avant tout

Établissez un protocole d’urgence en tenant compte de votre itinéraire et des membres de votre équipe. Prévoyez les scénarios possibles et énumérez les démarches qui seront effectuées en cas de besoin. Déterminez la personne externe que le parc contactera si quelque chose de grave se produit. À l’inverse, cette personne peut également être celle qui sonnera l’alerte si vous tardez à rentrer, selon le scénario mis en place.

« Les gens doivent être responsable de leur sécurité », insiste Simon Boivin. Dans la section « Commentaires » du permis, il est donc bon de résumer les compétences des membres du groupe, de même que les principaux équipements essentiels à leur sécurité. En ce sens, l’usage d’un communicateur par satellites de type inReach ou Spot est fortement suggéré et ce, même aux endroits où le réseau cellulaire est normalement fonctionnel.

Même si on peut partir en solo, l’idéal consiste cependant à former un groupe d’au moins trois personnes : en cas de pépin, on facilite ainsi une éventuelle évacuation, ou alors une personne peut aller chercher des secours tandis qu’une autre reste avec le blessé immobilisé.


4. Paperasse et attente

La paperasse remplie, retournez par courriel les formulaires au bureau administratif du parc national concerné. Pour faire une modification aux dates du séjour ou encore pour annuler la sortie et être remboursé, vous devez le faire auprès du parc au moins 72 heures avant la date d’arrivée prévue. Pour modifier un itinéraire ou une activité, une nouvelle demande doit être envoyée pour analyse.

Pour les sorties avec coucher, il faut prévoir un délai de sept jours à partir de la réception de la demande de permis pour l’obtention d’une réponse. Il est possible que le traitement soit plus rapide, mais il faut comprendre que c’est le directeur du parc national — ou son représentant désigné — qui octroie les permis. Pour les sorties d’une journée, le tout peut se faire sur le champ ou presque. Mais mieux vaut se donner du temps pour mettre les chances de son côté, surtout si le projet est ambitieux ou plus complexe.


5. Réponse et correctifs

Tout au long du processus, il est possible de contacter l’administration du parc concerné pour s’assurer que le projet avance dans le bon sens. Sauf exception, la procédure administrative reste simple à compléter et le permis assez facile à obtenir. Mais dans le cas d’un refus, Simon Boivin rappelle qu’il est toujours possible de travailler avec les autorités du parc pour corriger la demande et la rendre acceptable. Des risques à la sécurité des participants ou encore une atteinte aux milieux sensibles protégés sont notamment des raisons pour refuser une demande de permis.


6. Compléter les préparatifs


Parc national de la Gaspésie © Steve Deschênes, Sépaq

Votre demande a été acceptée? C’est alors le temps de compléter de votre côté les préparatifs de votre aventure. Mettez l’accent sur la sécurité, alors qu’aucune patrouille ne se fera en arrière-pays. Vérifiez votre couverture en assurances pour éviter les frais d’un potentiel sauvetage. Ceux-ci seraient en effet entièrement à la charge du bénéficiaire : pensez à des milliers de dollars à débourser si vous ne disposez pas d’une couverture adéquate… Suivez également la météo de près à l’approche du séjour. Il est essentiel de noter que ces périples se font dans une approche Sans trace. Déchets, besoins naturels, impact sur le milieu… il faut planifier et tout prévoir! Aussi, les campements doivent être établis à moins d’un kilomètre d’infrastructures existantes et les feux de camps sont interdits.  


7. S’enregistrer et payer

Juste avant d’amorcer l’expédition, présentez-vous au service d’accueil du parc et payez l’autorisation d’accès quotidien pour chaque membre du groupe. Pour les aventures avec nuitées dans l’arrière-pays, prévoir également 14,50 $ par personne et par nuit. Dans ce cas, les responsables vous remettront une vignette pour le stationnement, histoire d’identifier les véhicules qui restent sur place pendant votre absence.

8. C’est le temps d’en profiter!

Que ce soit pour une seule journée ou encore une semaine, il ne vous reste maintenant qu’à en profiter! Qu’importe la saison, vous aurez la chance de jouir des beautés des parcs nationaux comme si vous étiez seul au monde… ou presque. Les territoires sont vastes et selon les chiffres de la Sépaq, à peine quelque 300 nuitées dans l’arrière-pays sont enregistrées par année. Aussi bien dire que la tranquillité sera au rendez-vous…


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Commentaires (1)
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Daniel D. - 18/03/2020 19:41
Compliqué de faire une marche dans le bois au Québec, maintenant on appelle ça "randonnée pédestre" et payant. Faire du ski hors-piste autonome pour quelques heures, normalement, pas besoin d'infrastructures, on est assez grands, on sait où on va.. Mais il y y a toujours notre chère Sépaq ou autre entité qui nous briment sur nos terres publiques, espaces trop rares en proximité dans notre milieu de vie dans notre "Québec privé", contrairement à... ailleurs. Il y a toujours dans nos pattes, la Sépaq ou quelque chose du genre pour nous faire croire qu'on a besoin d'eux, ils ont plutôt besoin de nous pour payer leur salaires de "B.S. de luxe" . Pas étonnant que les québécois vivent une déficience d'accès à la nature, surtout ceux, nombreux, qui n'ont pas les moyens d'inclure ça dans leurs budget, c'est pas mon cas mais je pense à eux. https://lemythedesgrandsespaces.jimdofree.com/accueil/