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  • Crédit: Duncan Walter

Espaces en voie de disparition

Fonte des glaces, érosion, déforestation, sécheresse, le visage de notre planète se modifie. Certains sites naturels n’ont plus que quelques décennies devant eux. Voici un échantillon des destinations sur la liste rouge des espaces menacés.

Lac Baïkal, Sibérie

Date de disparition estimée :   2100

 

Plus vieux lac au monde (vingt-cinq millions d'années) et le plus profond, « l’œil bleu de la Sibérie » reste entièrement gelé deux mois par année pour le plus grand plaisir des pêcheurs sur glace. Mais les touristes vont bientôt avoir les bottes dans l’eau en raison du réchauffement de 1,1 °C du lac depuis 1946. D’ici la fin du siècle, les scientifiques prévoient que le lac ne se solidifierait plus que deux semaines par an et disparaîtra peu à peu par évaporation. Un coup dur pour l’industrie touristique naissante de la Sibérie.

 

 

 

 

Everglades, Floride

Date de disparition estimée :   2500

 

Marécage herbeux de 60 km de large sur 160 km de long, les Everglades constituent le troisième plus grand parc national américain. Mais l’équilibre de ses eaux et de son écosystème est menacé. Au nord, le développement urbain de la Floride grignote du terrain et assèchele parc; au sud, le niveau de la mer a augmenté de 20 cm en raison du réchauffement climatique. Une manne pour les propriétaires d’hydroglisseurs, un désastre pour les centaines d’espèces terrestres qui vont déserter bientôt leurs territoires, envahis par l’eau salée du golfe du Mexique.

 

 

 

 

 

Mer Morte, Proche-Orient

Date de disparition estimée :   2050

 

La mer Morte, destination touristique par excellence, pourrait bientôt se réduire à une simple mare, victime de l'activité humaine et d'un conflit régional qui fait obstacle aux mesures de préservation. Située à 422 mètres en dessous du niveau de la mer, cette étendue d’eau salée baisse de plus d’un mètre par an. Le dessèchement est tel qu'une large bande de terre craquelée la scinde désormais en deux bassins distincts. Au cours des 50 dernières années, la mer Morte a perdu un tiers de sa superficie et pourrait bien disparaître d'ici 40 ans.

 

 

 

 

Forêt amazonienne, Amérique du Sud

Date de disparition estimée :   2050

 

La forêt amazonienne, encore verte et luxuriante, pourrait devenir un cimetière de souches et d’arbres desséchés. Deux coupables : la déforestation massive, qui détruit chaque année entre 20 000 et 25 000 km2 de forêt et les sécheresses à répétition, à la fois facteur et résultat du réchauffement climatique. Amoindrie et perturbée par des températures extrêmes, la forêt amazonienne ne pourrait bientôt plus jouer son rôle de poumon de la planète.

 

 

 

 

Kilimandjaro, Tanzanie

Date de disparition estimée :   2030

 

Lourdement touchées par le réchauffement climatique et l’afflux de grimpeurs sur leurs sommets, les montagnes du monde voient leurs glaciers fondre rapidement. En Tanzanie, les glaciers du plus haut sommet de l'Afrique (5895 mètres) ont perdu un quart de leur superficie entre 2000 et 2007, soit 50 centimètres par an. Si les conditions climatiques actuelles persistent, les neiges du Kilimandjaro devraient avoir complètement disparu entre 2020 et 2030. Environ 20 000 randonneurs entreprennent chaque année son ascension.

 

 

 

QUÉBEC

 

Rives du fleuve Saint-Laurent, Québec

Date de disparition estimée :   ?

 

Celui que les Algonquins appelaient le « fleuve aux grandes eaux » est en passe de se transformer. Selon les experts, une augmentation de température de 2 à 4 °C pourrait réduire de 24 % le débit d’eau provenant du lac Ontario, la principale source du Saint-Laurent. Une telle diminution causerait une baisse d’un mètre sur certaines rives. À l’inverse de cette décrue du Saint-Laurent, une hausse des niveaux serait prévue en aval à partir du moyen estuaire (entre Montmagny et Tadoussac) jusqu’au Golfe.

 

 

 

Rivière Romaine, Côte-Nord

Date de disparition estimée :   2020

 

Avec 16 chutes et plus de 120 rapides, la rivière Romaine est le paradis des amateurs d’eaux vives. Un paradis bientôt perdu si le projet de barrages d’Hydro-Québec est mené à son terme. Plus gros chantier au Canada et l’un des plus importants au monde, le projet consiste à bâtir sur la Romaine quatre centraleset une douzaine de digues, ce qui noierait 235 kilomètres de rives sous les flots. Le harnachement de cette dernière rivière sauvage du Québec constituerait un véritable péril pour le patrimoine vivant de la région. À l’heure actuelle, les communautés innues locales font front commun pour faire échouer le projet.

 

 

 

Rocher Percé, Gaspésie

Date de disparition estimée :   2400

 

Le monolithe gaspésien pourrait bientôt être troué, voire fendu. Cela n’empêche pas 60 000 à 100 000 visiteurs de s’y rendre chaque été et le voir s’effriter. D’un poids estimé à cinq millions de tonnes, le rocher perd environ 300 tonnes de roche par an en raison de l’érosion. Un phénomène naturel qui s’accélère sur toutes les côtes du Saint-Laurent en raison du réchauffement climatique et de la montée des eaux. On considère que l’arcade actuelle du Rocher Percé pourrait disparaître dans 400 ans.

 

 

 

 

Îles de la Madeleine

Date de disparition estimée :   ?

 

L’archipel madelinot compte parmi les plus belles îles d’Amérique du Nord. Sur 90 km de long, il offre plus de 300 km de plages reliées entre elles par quatre dunes et deux ponts. Les îles s’érodent à cause des vagues qui arrachent chaque année une partie du littoral. Les vents et le fort courant au milieu du golfe du Saint-Laurent, ainsi que les hautes marées endommagent les berges, routes et infrastructures et pourraient bientôt scinder le chapelet d’îles (peut-être aussi rapidement que d’ici 2030!). Quelque 23 secteurs sont menacés, dont celui des bassins d'eau potable du secteur de Cap-aux-Meules où sont installés 60 % des commerces et l'hôpital des Îles. À certains endroits, comme à la dune du Nord, les spécialistes calculent que le littoral a reculé de 10 à 15 mètres. Une conséquence irrémédiable qui défigure le magnifique panorama des îles de la Madeleine.

 

 

 

 

Ski dans les Cantons-de-l’Est

Date de disparition estimée :   ?

 

S’il est bien un domaine auquel les Québécois ne veulent pas que l’on touche, c’est celui du plein air et de l’hiver. Mais si rien n’est entrepris pour résorber le réchauffement climatique, ce sont nos montagnes qui pourraient pâtir. Selon Environnement Canada, le manteau neigeux était à son maximum au cours des années 1970. Depuis le début du XXe siècle, il fond chaque année avec des conséquences sur la durée de la saison de ski. Selon une étude menée en 2006, ce seront les régions de Montréal et des Cantons-de-l’Est qui seront les plus durement touchées. Une station de ski comme le mont Sutton a connu une saison de 99 à 107 jours skiables jusqu’en 1990. D’ici 2039, il faudra se satisfaire de 67 à 90 jours de poudreuse. Et de 2040 à 2069, la saison pourrait se limiter à seulement 36 à 68 jours. Profitez donc de la vraie neige tant qu’elle est là!

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