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  • Crédit: Cindy Creighton, Shutterstock

Les pêcheurs

En moulinant sur la ligne, je savais que j’avais une belle prise. Après des heures d’attente, le premier poisson de la fin de semaine venait enfin de mordre à l’hameçon, nous aurions au moins quelque chose pour souper!

Assis dans notre chaloupe sous un soleil radieux, nous étions tout souriants. Cela faisait quelques mois que mon frère et moi désirions nous réserver une fin de semaine de pêche avec mon père. Rendu à l’âge où l’on commence à réaliser que le temps passe un peu trop vite, il nous fallait initier un rituel qui nous permettrait de passer plus de temps tous ensemble. Puisque nous sommes éparpillés un peu partout dans la province, l’idée de nous réunir dans un camp de pêche et d'en apprendre un peu plus sur l’une des passions de notre paternel nous semblait idéale. Direction : la réserve faunique des Laurentides avec ses chalets et ses presque 2 000 lacs parfaits.

Mais nous ne connaissions à peu près rien de ce sport et notre père… non plus! Malgré sa passion pour les chaloupes sur des lacs et la fabrication de ses propres mouches dans son atelier à la maison, aller en dehors de ses zones traditionnelles de pêche chamboulait ses habitudes. Quels racoins du lac seraient les meilleurs? Quels appâts utiliser? Pour nous, peu nous importait : l’essentiel était le temps passé ensemble en attendant qu’un poisson morde à la ligne. Mais on voulait quand même se faire un bon souper de truites…

Une fois notre permis pour conduire une embarcation de plaisance obtenu après un cours en ligne, les nombreux kilomètres effectués sur la route pour nous éloigner du reste de la civilisation, les couches d’antimoustiques appliquées et les informations récupérées au poste d’accueil, nous étions enfin sur un lac en train de profiter de notre escapade.

Notre bilan à la fin de notre première journée : trois poissons. On était contents, mais on était bien loin de notre quota de 15 ombles de fontaine (truites mouchetées)! Au retour, alors que les employés pesaient et comptaient les prises, nous nous sommes aperçus en regardant les autres pêcheurs qu’on pouvait faire beaucoup mieux… et beaucoup plus gros! Restait qu’à bien choisir notre lac parmi tous ceux accessibles.

Crédit: fokus productions

C’est en rentrant au chalet – en sachant fort bien que nous allions manger des pâtes...– que la journée devint néanmoins magique. À quelques mètres de nous, un magnifique orignal se promenait tranquillement tout près des chalets. Il restait tout simplement là, à nous regarder passer comme si de rien n’était. Probablement en train de se dire qu’avec notre récolte quotidienne de poisson et nos accoutrements en Gore-Tex aux couleurs vives, il n’avait pas à craindre grand-chose de nous!

Le soir, une décision fut prise : améliorer notre quantité de prises et se rapprocher au maximum du quota permis. Notre mise à l’eau du lendemain fut prometteuse : dès les premiers lancers de notre père avec ses mouches, les prises s’accumulèrent rapidement dans notre bateau. Si bien que mon frère et moi souhaitions maintenant apprendre à faire nos propres mouches aussi! Le ciel s’assombrit toutefois en milieu de journée et la pluie mit fin à notre pêche fructueuse. Total : 12 poissons et plusieurs remises à l’eau lorsque les prises étaient trop petites. Le souper fut sensationnel!

Il ne nous restait encore quelques heures le troisième jour pour mouiller nos lignes. Et le lac derrière notre chalet semblait parfait pour terminer cette « première édition de notre traditionnelle sortie de pêche ». Les eaux proches du chalet mordaient amplement, mais en débutants que nous étions toujours, nous avons décidé d’aller voir plus loin. Du coup, plus rien ne mordait. Aussi bien ranger le matériel et rentrer pour avaler les kilomètres du long retour.

Il est clair que notre initiation au monde de la pêche fut moins prolifique que nous l’espérions, mais notre but était tout de même atteint. Le lancement d’une tradition était enfin né. Et pour nous, c’est tout ce qui comptait!

Réserve faunique des Laurentides
Tarif : à partir de 75 $ par personne par jour, embarcation à louer sur place.     
Info : 418 528-6868 • sepaq.com

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