Marie-Pier Desharnais à la conquête des sommets de l'Antarctique... et du monde

Par Équipe éditoriale, Agence QMI et Stéphane Cadorette

Mis à jour le 22 décembre 2022

Dans sa quête de devenir la première femme au monde à atteindre les sept sommets montagneux et les sept sommets volcaniques les plus élevés sur les sept continents, c’est dans le froid glacial de l’Antarctique que l’alpiniste québécoise Marie-Pier Desharnais passera les prochaines semaines.

Quand la majorité des Québécois ouvriront les cadeaux et attaqueront la dinde sur une grande tablée le 25 décembre, l’amoureuse des montagnes sera en vol pour une vingtaine d’heures à destination de l’extrémité sud du Chili.

De là, un autre vol de cinq heures la transportera en Antarctique, où elle tentera de gravir le mont Vinson, qui culmine à 4892 mètres. À compter du 29 décembre, elle s’attend à passer une dizaine de jours dans les pics enneigés de l’un des endroits les plus reclus du globe.

Puis, à compter du 9 janvier, c’est le Sidley, plus haut volcan de l’Antarctique, qui l’attendra à 4285 mètres d’altitude.

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« Il y a une seule expédition par an là-bas et ça fait trois ans que j’attends, en raison de la pandémie. Je ne veux pas rater mon coup, mais quand tu as l’amour de la montagne, le sommet devient accessoire. Le feu en moi, c’est le processus d’essayer d’aller au bout de mes capacités », confie l’inspirante aventurière de 37 ans.

Conditions extrêmes

Celle qui est devenue, le 22 juillet dernier, la première Québécoise (hommes et femmes confondus) à atteindre le sommet du K2 - et la première Canadienne à y faire flotter l'unifolié - ne s’attend pas à un défi aussi technique.

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Par contre, même si janvier est la saison estivale en Antarctique, le mercure pourra descendre jusqu'à -35. Avec le facteur éolien, il faudra quelques couches additionnelles pour se protéger du froid encore plus intense ressenti.

« Je suis depuis un bon moment en préparation mentale pour le froid. Le risque d’engelure est bien présent. On se retrouve pas mal laissés à nous-mêmes, à ériger des murs de glace pour se protéger du vent. Le temps très sec amplifie le froid et peut rendre la respiration difficile », explique l'alpiniste originaire de Victoriaville, qui occupe un emploi en gestion de désastre et de risque, dans la vie de tous les jours. « Mais je passe plus de la moitié de l’année en montagne, donc je suis prédisposée à être acclimatée. Ça reste toujours un coup de dés. »

Un exploit par une femme, pour les femmes

Lorsqu’elle a entamé sa grande aventure de tous les plus hauts sommets du globe, Marie-Pier Desharnais voulait démontrer que les femmes sont capables de mener à bien de grandes aventures.

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« Je souhaite aussi prouver qu'elles peuvent poursuivre leurs rêves et mener à terme de grandes ambitions, et c’est ce qui me motive au quotidien, explique l’alpiniste. La résilience peut nous mener loin, ou dans ce cas-ci, très haut! »

Si tout se passe bien en Antarctique, il ne lui restera plus qu’à s’attaquer au Delani, plus haut sommet de l’Alaska et de l'Amérique du Nord, où elle en sera à sa deuxième tentative, en juin prochain.

Après coup, Marie-Pier Desharnais pourrait crier victoire en étant la toute première femme au monde à avoir atteint les sept plus hauts sommets montagneux et les sept plus hauts sommets volcaniques des sept continents.

« Ce sera alors l’aboutissement de huit ans d'efforts, après avoir investi toute mon énergie et mes économies. Ça ne paraît pas comme ça, mais le coût pour l’expédition en Antarctique peut correspondre à lui seul au coût d'achat d'une maison. J’espère que des entreprises y verront une occasion de s’associer à quelque chose de grandiose. »