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  • © Xavier Bonacorsi

La « vanlife »… en mini-roulotte

Ma première voiture était une Westfalia 1978. Un vrai bijou! Durant six des dix années où elle a été immatriculée à mon nom, elle fut ma résidence principale, en plus d’être mon moyen de locomotion.

Quand elle a rendu l’âme, je l’ai remplacée par une Toyota Van, dans laquelle j’ai bricolé un lit escamotable et un coin cuisine. Pour moi, une voiture ne devait pas seulement servir à me mouvoir, mais également à me loger. Après une deuxième décennie à vivre « à la bohème », j’ai délaissé quelque peu la route (et les campervans) pour adopter un mode de vie plus sédentaire, ainsi qu’un véhicule dans lequel je ne pouvais plus élire domicile…


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Avec la pandémie, quand le désir du road trip s’est à nouveau manifesté chez moi, j’ai cependant opté pour une mini-roulotte plutôt que de vendre ma voiture et de retourner à un campervan (alias van ou minivan). Plus précisément, j’ai opté pour un modèle Teardrop. Popularisées dans les années 1930, ces mini-roulottes se distinguent par leur légèreté, leur compacité, leur cuisinette sous le coffre arrière et bien sûr par leur design en forme de larme, ou de goutte d’eau.

Ma décision a été largement influencée par l’aspect financier. Ma mini-roulotte, flambant neuve, entièrement équipée et prête pour la route m’a coûté 18 000 $. Pour cette somme (voire moindre), on peut bien sûr trouver des vans usagées, mais je n’avais pas envie d’un véhicule ayant plus de 10 ans ou plus de 100 000 km au compteur. Et surtout, comme je ne prévoyais pas partir sur la route durant plusieurs mois par année, l’idée d’avoir une van comme unique véhicule ne me plaisait pas, et il était hors de question pour moi de posséder une voiture et un campervan.

J’ai donc passé tout l’été dernier à (re)visiter plusieurs régions du Québec, tout en découvrant les avantages et les inconvénients d’une mini-roulotte, comparativement à ceux d’une van. Et voici ce que j’en ai retenu.

Les avantages de la mini-roulotte


© Xavier Bonacorsi

Ce qui me plaît le plus de la mini-roulotte, c’est qu’elle me donne vraiment l’impression que je suis en camping. Bien que très confortable et bien organisé, l’habitacle intérieur (de la plupart des mini-roulottes) n’est pas conçu pour qu’on puisse s’y installer pour cuisiner, manger ou passer l’après-midi.

Quant à l’espace cuisine, il se trouve derrière, à l’extérieur. Ceci fait donc en sorte qu’on passe beaucoup de temps dehors. En fait, on peut voir la mini-roulotte comme une tente hyper confortable dotée d’un comptoir cuisinette. Mais là ne sont pas ses seuls avantages :

  • Le coût à l’achat est moindre que pour une van;
  • On peut laisser la roulotte au camping (comme une tente) et partir explorer avec sa voiture;
  • Il y a beaucoup d’espace de rangement (en considérant aussi l’espace dans la voiture);
  • On jouit d’un très grand espace de comptoir pour cuisiner ou bricoler;
  • La mini-roulotte est facile et peu dispendieuse à entretenir ou à réparer;
  • Elle a une longue durée de vie;
  • Une voiture (même en tractant une mini-roulotte) consomme moins d’essence qu’une van;
  • Une mini-roulotte peut être remorquée par certains véhicules électriques.


© Xavier Bonacorsi

Les inconvénients de la mini-roulotte

Si ne pas avoir d’endroit où s’asseoir ou cuisiner à l’intérieur n’est pas si désagréable quand il fait beau, certains pourront très vite changer d’avis quand le temps se gâtera. La porte arrière de la cuisine sert de toit et protège relativement bien de la pluie, mais on se rend vite compte de ses limites lorsque le vent se lève. On devient alors clairement plus vulnérable aux intempéries.

Parmi les autres inconvénients de la mini-roulotte, soulignons : 

  • La conduite avec remorque (il faut s’habituer);
  • Le tandem voiture-roulotte est très long (se stationner en parallèle relève de l’exploit); 
  • Il faut transporter chaises et table pliantes pour un peu de confort;
  • La mini-roulotte est difficilement utilisable en hiver.

Tout compte fait…

Curieusement, la plus grande différence qu’on remarque en voyageant en Teardrop n’a rien à voir avec l’aspect pratique. Ce qui frappe le plus est qu’on ne passe vraiment pas inaperçu. L’été dernier, je me suis promené en Gaspésie, en Mauricie, au Saguenay – Lac-Saint-Jean, dans Lanaudière, sur la Côte-Nord et dans le Bas-Saint-Laurent. Partout, sans exception, le côté mignon de mon gréement faisait tourner les têtes et nombreux étaient les curieux qui s’approchaient pour fouiner. La mini-roulotte peut donc être perçue comme un formidable « outil de socialisation » pour les plus sociables… ou comme une source d’embarras pour ceux qui n’aiment pas attirer l’attention.


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Partir en road trip en mini-roulotte n’est donc pas bien différent qu’en van. On y est aussi à l’aise et autonome et on peut y greffer les mêmes accessoires : des barres transversales de toit pour y arrimer un kayak, un canot ou une boîte de rangement, ou encore y installer un auvent et un support à vélo. Il est par ailleurs possible de profiter des mêmes commodités : de l’électricité, de l’eau, de la ventilation ou du chauffage…


Liberty 2GoXL Deluxe © Car-Go Trailers

Légères (la mienne pèse autour de 475 kg), les mini-roulottes peuvent être tractées par de petites voitures, y compris électriques (alors qu’il n’existe que peu de vans électriques). Avec mon Mitsubishi Outlander (4 cylindres), je ne ressens aucune différence dans le comportement du véhicule, sauf dans les montées abruptes. Et pour ceux qui redoutent la conduite avec remorque, sachez que la compacité des mini-roulottes facilite beaucoup l’apprentissage. Quant aux manœuvres complexes dans les espaces très exigus, on peut décrocher rapidement la mini-roulotte pour la déplacer à la main très aisément. Leur prix, leur poids et leur compacité les rendent donc très accessibles.

Ravi de mon expérience de l’an dernier, je sillonnerai à nouveau nos routes québécoises cet été avec ma Teardrop. Si vous m’apercevez, n’hésitez pas à venir la zyeuter…

La mini-roulotte dont il est question dans l’article est une Liberty 2GoXL Deluxe. Un modèle « made in Québec » de Car-Go Trailers, une entreprise de Terrebonne.


Quelques incontournables

Plusieurs années de vécu sur la route m’ont fait adopter certains accessoires dont je ne me passerais plus. En voici quelques-uns, par ordre d’importance :

  1. Un panneau solaire (rien ne vaut l’indépendance énergétique!);
  2. Un frigo (fini la course aux blocs de glace et les aliments inondés dans la glacière)
  3. Un auvent (pour se protéger des intempéries, du soleil et des regards indiscrets)
  4. Une douche portative (en camping, ça n’a pas de prix)
  5. Un foyer portatif (pour faire un feu de camp n’importe où, en toute sécurité).

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